Il y a un adage qui dit : « Plus on résiste, plus ça persiste! ». La nature est bien faite parce c’est ainsi que le corps humain survit aux nombreuses injures que nous lui infligeons, comme la restriction alimentaire.
En restant sur sa faim, la personne au régime pourrait croire que c’est une perte de graisse que la balance lui confirmera lors de la pesée. La réalité est loin d’être aussi simple, car il y a des mécanismes biologiques complexes qui s’opèrent en nous. Je tenterai de vous les simplifier en quelques mots.
Qui dit diète dit restriction, donc manque. Le corps doit se débrouiller quand les calories, souvent celles sous forme de glucides, sont retirées de l’assiette dans le but de maigrir. C’est ainsi que l’on perd du gras direz-vous? Et bien non, ce n’est pas dans la réserve de gras que le corps ira puiser, mais plutôt en dégradant la réserve temporaire du corps, le glycogène des muscles, pour en faire du glucose et approvisionner le cerveau qui dépend du glucose. Si la restriction devient habituel, le cerveau qui contrôle tout voit bien venir la pénurie et ne nous laissera pas tomber si facilement : il apprend de cette expérience et intensifiera les signaux de faim pour que nous cherchions ardemment de la nourriture. Nous devenons alors irritable parce le glucose essentiel se faire rare. Nous devenons également plus sensibles aux odeurs et à la vue d’aliments. C’est purement physique. C’est habituellement ce qui fait tomber la personne en restriction dans une phase de compulsion. L’apport va alors se mettre à dépasser les besoins. Et lorsqu’on mange au-delà de sa faim, le corps ne connaît qu’une solution : emmagasiner l’énergie pour plus tard, sous forme non pas de muscles, mais de graisses! On se fait jouer un tour, mais c’est pour la survie de la race humaine… À force d’alterner les périodes de privation et de compulsions, on finit par perdre du muscle au profit de la graisse. C’est ce qu’on appelle le ralentissement du métabolisme. En ayant moins de muscles, nous avons réduit la partie de notre corps qui « métabolise », c’est-à-dire celle qui brûle des calories. Moins de muscles, moins de calories brûlées, plus de calories entreposées pour un même apport.
Autre phénomène important : le muscle étant gorgé d’eau, quand on en perd, on assiste à une perte d’eau qui peut sembler une perte de gras sur la balance. Mais il n’en est rien. On ne s’est que déshydraté. Le corps a du muscle en moins et de l’eau en moins, donc pèse moins, c’est certain. Mais ce n’est qu’éphèmere et le ralentissement du métabolisme rendra toute démarche future d’amaigrissement de plus en plus difficile.
La reprise des kilos en surplus qui suit la plupart des diètes est due à ces changements que la privation a engendré dans notre corps. On pourrait comparer ce phénomène à la gestion de notre portefeuille. Lorsque l’argent abonde, on dépense à souhait, s’inquiétant peu du lendemain. Quand les sous viennent à manquer et qu’on s’est retrouvé dans le rouge à quelques reprises, on apprend à être prudent. On ne dépensera plus aussi futilement, une fois la situation rétablie, même si on retrouve la même fortune qu’avant. On aura appris à épargner pour pallier aux dures années, au cas où. Le corps n’est pas fou, il fait pareil. Morale de l’histoire? Soyons doux avec notre corps, il sera doux envers nous!
Quel belle explication, si j’aurai lue cette article plus jeune, j’aurais été moins violante avec mon corps. Aujourd’hui j’essais d’être plus douce, mais on est dans un monde de rapidité et on voudrait perdre du poids le plus vite possible. Cette lecture m’aide a prendre le temps qu’il faudra pour prendre soit de moi. MERCI